Bienvenidos à la cathédrale du football où les fidèles rossoneri pleurent la dernière messe du Milan AC, une défaite cuisante 3-1 contre Liverpool. Zvonimir Boban, l’ancien maestro du milieu de terrain, a joué les prêcheurs enflammés en dénonçant une équipe dépossédée de son âme et de la bravoure d’un Sandro Tonali.

Une soirée cauchemardesque à San Siro

Le théâtre de San Siro a bien vite plongé dans le drame, malgré l’initiale explosion de joie offerte par la frappe précise de Christian Pulisic après seulement trois minutes de jeu. Mais le duo de tours de contrôle de Liverpool, Konaté et Van Dijk, a répliqué à coup de têtes puissantes sur coups de pied arrêtés, retournant la situation avant la pause. Szoboszlai a définitivement scellé le sort des Rossoneri en deuxième mi-temps, clouant le cercueil au score final de 3-1.

Des têtes baissées et des supporters ulcérés

À la sortie du terrain, les joueurs milanais ont affronté une tempête de huées, les tifosi manifestant leur désarroi face à une énième prestation décevante. La pression est à son comble pour l’entraîneur Paulo Fonseca, surtout avec le derby della Madonnina contre l’Inter qui se profile à l’horizon dimanche.

Sur Sky Sports, Zvonimir Boban et Zlatan Ibrahimovic se sont livrés à un face-à-face digne d’une scène d’opéra. Boban, ne mâchant pas ses mots, a vivement critiqué l’organisation de l’équipe, soulignant l’absence de construction de jeu et fustigeant les défenseurs centraux pour leur lenteur et leur maladresse.

De gros problèmes pour Milan, a tonné l’ancien magicien du milieu. « Il n’y a pas de construction de jeu, les deux défenseurs centraux sont très lents et maladroits, ils n’ont pas le courage et la personnalité pour jouer le ballon vers l’avant. »

Un milieu de terrain absent, des leaders en fuite

Boban, en esthète du jeu, a aussi déploré l’absence de responsabilités prises au milieu du terrain : « Qui fait quelque chose de concret ? Qui amène le ballon aux ailiers ou aux attaquants ? » Et où sont les lancements incisifs vers la gauche, pour Theo ou Leao ? Mystère.

L’attaque, si l’on peut appeler cela ainsi, s’est perdue dans un monologue stérile côté droit. Le plus inquiétant selon Boban : « Le manque de réaction à 3-1. » Seul Abraham a montré un frisson de révolte.

Milan a, il est vrai, vendu la fougue et la passion de Sandro Tonali, le joyau italien qui avait refusé les sirènes de la Juventus et leur mirobolante offre de 42 millions d’euros pour porter les couleurs rossoneri. Ce sont des valeurs qu’il ne faut jamais perdre.

Ah, Milan, où est passé l’esprit de tes légendaires Paolo Maldini, George Weah, Kaka et Alessandro Nesta ? Dans l’ombre de ces icônes, l’interrogation reste : qui rallumera cette flamme vacillante et retrouvera l’éclat des heures glorieuses ? Le derby contre l’Inter ce dimanche sera peut-être l’acte décisif d’une pièce dramatique dont San Siro seul connaît l’épilogue.