Il semblerait que pour Luka Jovic, le ciel milanais soit en train de se couvrir de nuages. Initialement encensé par l’entraîneur portugais pour ses prouesses sur le terrain, Jovic a malheureusement pris place sur le banc des remplaçants à mesure que la fenêtre de transfert se refermait, comme un livre mal ficelé. Ce n’est pas sans rappeler une scène de tragédie grecque où le héros, après avoir été acclamé par la foule, voit son étoile décliner sans avertissement.

Il est vrai que Jovic n’a pas été mis de côté à la manière d’un Divock Origi ou d’un Fodé Ballo-Touré, spectateurs privilégiés de matchs qu’ils ne disputent pas. Cependant, malgré des débuts prometteurs lors de la tournée aux États-Unis et des premiers matchs de la saison, tout semble avoir changé en un éclair, comme si l’ombre du grand Nelson Dida planait au-dessus de lui.

La menace Tammy Abraham

L’arrivée potentielle de Tammy Abraham a servi de coup de théâtre, reléguant Jovic dans les bas-fonds de la hiérarchie offensive rossonera. En rendant hommage à l’art de l’esquive, Jovic a été officiellement écarté pour le match contre la Lazio, apparemment en raison d’une blessure. Une excuse classique, me direz-vous, mais judicieuse pour sauver les apparences.

Un carrefour décisionnel

Nous voilà donc au cœur de l’intrigue: Jovic se trouve à une véritable croisée des chemins. Soit il fait ses valises pour un championnat où la fenêtre de transfert est toujours ouverte, tel un aventurier en quête d’une nouvelle odyssée, soit il s’accroche et lutte pour une place, sachant pertinemment qu’il pourrait finir en spectateur, rayé des listes de la Serie A et de la Ligue des champions par l’inflexible Fonseca.

Le milan, un club de légende

Pour un club aussi légendaire que l’AC Milan, ces tumultes internes rappellent des épopées glorieuses et traumatiques. Avec 19 titres de champion d’Italie, dont une saison 1991-1992 époustouflante conclue invaincue, 7 Ligues des Champions, et des icônes comme Paolo Maldini, George Weah, Kaka et Nesta dans ses rangs, le Milan AC est habitué à la grandeur. Et pourtant, même dans le sanctuaire du football, les dilemmes continuent de se jouer.

L’avenir de Jovic à l’AC Milan est maintenant aussi incertain qu’un penalty tiré à l’aveugle. Reste à espérer que cette incertitude ne devienne pas une fatalité, et qu’il puisse retrouver la lumière sous les feux de San Siro, où tant de légendes du foot ont flamboyé avant lui.