L’avancée fulgurante de la Primavera de Milan face à Cremonese a pris une tournure rocambolesque avant de finir en tragédie sportive. Tout avait pourtant démarré sous les meilleurs auspices avec Christian Comotto qui a ouvert le bal, tel un maestro inspiré, même si le terrain, détrempé par une pluie intense, avait autant de pièges qu’un film de Tim Burton. Moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Alessandro Bonomi, tel une torpille bien calibrée, double la mise sur un coup de pied de coin magnifiquement exécuté. C’était son cinquième but de la saison, un chiffre qu’il faudrait retenir si on anticipe son inscription dans les livres d’or du football junior.
Pour les visiteurs, c’était râler ou se taire, alors que leur gardien, Malovec, pestait en silence, faute d’avoir pu intercepter le coup de tonnerre. Mais le vent tourne souvent vite sur un terrain de football, et à 20 minutes de la fin, la tragédie a commencé. Gabbiani, avec sa frappe du pied gauche digne d’un tableau de maître où la barre transversale deviendrait la toile, vient marquer son 10e but de la saison.
Pour l’entraîneur Federico Guidi et ses joueurs, cet étrange voyage en montagnes russes après les défaites contre Bayer Leverkusen et Bologne est loin d’être terminé. Leurs lointains rivaux de la Juventus et de l’Inter aux prises avec leurs propres déboires en resteront-ils jaloux ? Une chose est sûre, ils ont autant de chemin à faire que les pèlerins de Compostelle pour retrouver les cimes du championnat. C’est ça, le football, la fameuse « magic of the game ».