La nuit dernière, au cœur d’un San Siro tourmenté par le silence et les doutes, l’AC Milan a démarré la saison 2024-2025 en afficionado du suspense, comme s’ils avaient pris un abonnement à Netflix. Le Torino, porté par un Duvan Zapata en mode bulldozer, menait 2-0 après 60 minutes de jeu, et l’ombre d’un mauvais départ planait déjà au-dessus des Rossoneri.

Mais c’est dans ces moments-là que le vrai Milan brille de mille feux. Paolo Fonseca, flairant le besoin d’un électrochoc, a injecté du sang neuf avec l’entrée en scène de Theo Hernandez et Alvaro Morata. Le vent du changement a soufflé avec force lorsque Noah Okafor, tel un magicien sortant un lapin de son chapeau, a trouvé le chemin des filets dans le temps additionnel, complétant une remontée que personne n’aurait cru possible.

Ce match contre le Torino a mis en lumière certaines faiblesses persistantes de la défense milanaise. Les choix tactiques de Fonseca, notamment l’utilisation de Christian Pulisic en milieu offensif et Samuel Chukwueze sur l’aile droite, soulèvent des interrogations. L’édition matinale du Corriere dello Sport note avec perspicacité que l’équilibre défensif est loin d’être trouvé. Ismael Bennacer et Ruben Loftus-Cheek n’ont pas les épaules assez larges pour porter ce poids seuls. Certes, l’arrivée imminente de Youssouf Fofana dans le double pivot et des renforts défensifs comme Strahinja Pavlovic et Emerson Royal devraient apporter un souffle nouveau, mais cela suffira-t-il à combler les brèches?

Milan : une équipe au cœur indomptable

Après avoir laissé filer deux buts dont ils se rappelleront comme d’un mauvais cauchemar, les hommes de Fonseca ont prouvé que leur seul point commun avec l’Inter et la Juventus, c’est de jouer en Serie A. Leur réaction, symbolisée par les buts de Morata et Okafor, a été celle d’une équipe qui refuse de baisser les bras, même lorsqu’elle est acculée au mur. Et si le caractère est un héritage des temps glorieux de Maldini et Nesta, il semble que le Milan d’aujourd’hui ne soit pas prêt à renier son ADN.

448 jours d’attente pour revenir au Futuro de Milan, et le jeune prodige Coubis a enfin rejoué, rappelant que le futur Milan va peut-être devoir s’appuyer sur sa jeunesse pour se reconstruire. Ambrosini, lui, n’a pas hésité à dézinguer le milieu de terrain actuel, le qualifiant de « ni bon en défense, ni bon en attaque ». Et Tuttosport, toujours aussi dithyrambique, a souligné les étincelles des remplaçants tout en s’interrogeant sur la performance de Mike Maignan, évitant de justesse à Milan le poids d’une défaite.

Un parfum de nostalgie et de renouveau

L’impression persistante est que ce Milan oscille entre son glorieux passé et les défis du présent. Si la défense semble encore un chantier inachevé, ce qui a souvent été le talon d’Achille des Rossoneri, le caractère et la détermination restent des traits marquants. Et si l’on se prend à rêver, ce retour héroïque rappelle les grandes épopées de George Weah, Kaka, et autres légendes milanaises.

Ce samedi, le rendez-vous est pris contre Parme, un match qui pourrait nous en dire plus sur ce Milan version 2024-2025. L’équipe de départ pourrait bien être différente, avec des ajustements nécessaires pour éviter un début de saison en montagnes russes. Ce qui est sûr, c’est que les Rossoneri n’ont pas dit leur dernier mot. Le rideau ne fait que se lever sur une saison pleine de promesses et d’incertitudes, et chaque match sera une nouvelle page à écrire dans l’histoire déjà riche de l’AC Milan.